Laure Manaudou ne devrait pas préparer les JO de Pékin dans le bassin d'Ambérieu-en-Bugey avec son frère. La championne olympique est en effet sur le point de rejoindre Mulhouse et Lionel Horter, ancien entraîneur de Roxana Maracineanu. Le président du club, Laurent Horter (père de Lionel) a affirmé samedi matin, sur France Bleue Alsace, que ce changement était «confirmé (avec) quelques détails à régler» alors que le secrétaire d'Etat aux Sports, Bernard Laporte, a d'ores et déjà salué «une décision sage, raisonnable, ambitieuse». Dans son édition de samedi, L'Equipe expliquait déjà qu'elle devait passer quelques jours en Alsace afin de tester son acclimatation en participant à plusieurs entraînements.
Pour Laure Manaudou, la stabilité semble venir... du mouvement. Après la période Melun, puis celle de Canet-en-Roussillon, suivie du clash avec Philippe Lucas, la nageuse tricolore ne cesse de changer ses marques. Turin, Ambérieu-en-Bugey et désormais Mulhouse. Son choix serait fait, même s'il n'y a pas pour le moment d'annonce officielle de sa part. Manaudou va donner une nouvelle orientation à sa préparation, à sept mois des JO de Pékin, une certaine solitude, sportive et sentimentale, rongeant son quotidien. À l'aube de cette nouvelle année, Manaudou expliquait s'interroger sur «la possibilité d'intégrer une dynamique de groupe dans la perspective des Jeux» afin de ne plus faire face au calme (trop plat ?) de la vie à Ambérieu. Et tant pis pour les investissements consentis par sa famille et par la ville.
Son avocat nuance la situation
Des investissements, Mulhouse devra en effectuer pour satisfaire la championne. Lorsque sa venue était déjà dans l'air du temps, à la fin de l'été 2007, le coût du "transfert" était évalué à 90 000 euros selon le quotidien Les Dernières Nouvelles d'Alsaces - d'autant que les différents contrats de Manaudou, dont ceux liés à la publicité, entrent en ligne de compte et compliquent la tâche. L'avocat de la nageuse, Me Poulmaire, a d'ailleurs répliqué samedi qu'il n'a eu «aucun contact avec les gens de Mulhouse» et affirme qu'il ne s'agit que «d'une réflexion et d'une expérience». «Laure va alterner séances d'entraînement avec l'équipe de France féminine et avec le groupe de Mulhouse», ajoute-t-il, allant dans le sens de L'Equipe, là où Laurent Horter, le président du pôle mulhousien, s'est montré sûr de la venue de Manaudou.
S'il concède qu'il «reste encore quelques détails à régler», Horter assure qu'elle arrivera «dans les deux ou trois prochains jours». Reste à savoir si cela sera définitif. À Mulhouse, Manaudou va pouvoir cotoyer Benjamin Stasiulis, son petit ami, avec qui elle aurait déjà partagé des longueurs de bassin, selon les DNA. Mais, surtout, la briseuse de records disposera d'un bassin olympique de 50 m, et pourra s'entraîner avec des nageurs du groupe mondial. Elle bénéficiera en outre de l'expérience de Lionel Horter, qui a eu sous sa houlette Roxana Maracineanu (championne du monde sur 200m dos en 1998). Son futur entraîneur aura pour mission première de mener à bien la campagne de qualification aux JO, fin avril à Dunkerque, puis, bien évidemment, de la conduire vers les sommets durant l'été. Si Manaudou ne décide pas à nouveau de changer d'horizon entre-temps.