L'ESPAGNE GARDERA L'UEFA
Déjà balayé à l'aller sur la pelouse de l'Espanyol Barcelone (0-3), le Werder Brême, très vite réduit à dix, a une nouvelle fois bu la tasse au retour (1-2). Les Barcelonais défieront en finale le FC Séville, tenant du titre, qui a éliminé Osasuna (2-0) malgré sa défaite à l'aller (0-1). Rendez-vous le 16 mai, à Glasgow.
Jesus Lacruz, auteur du but de la victoire de l'Espanyol Barcelone à Brême (2-1).
Le FC SÉVILLE pour un doublé
Le FC Séville, qui courait encore après son premier titre continental il y a tout juste un an, pourrait bien ajouter un troisième trophée à son palmarès européen d'ici une dizaine de jours. Frédéric Kanouté et ses équipiers, tenants de la Coupe de l'UEFA (et de la SuperCoupe d'Europe), ont gagné contre Osasuna (2-0) le droit de défier l'Espanyol Barcelone, le 16 mai sur la pelouse de l'Hampden Park de Glasgow. Ce sera la quatrième finale de C3 entre deux équipes espagnoles, la dixième entre deux clubs d'un même pays. Défait à l'aller (0-1), le dauphin du Barça en Liga n'a finalement pas eu trop à forcer son talent pour écarter une équipe d'Osasuna volontaire mais limitée (2-0). Il n'aura finalement fallu qu'un petit quart d'heure à Séville pour prendre la mesure de son adversaire, aussi solide sur le plan continental (un but encaissé lors de ses huit derniers matches) que limité en championnat (14e).
Bien plus vaillants qu'à l'aller, les protégés de Juande Ramos n'ont quasiment pas laissé réspirer leur adversaire du soir. Malgré une première demi-heure stérile en occasion, Séville s'est tout de suite adjugé le contrôle du ballon et du jeu. L'ancien Rennais Luis Fabiano, dans tous les bons coups, ne s'est alors pas fait prier pour ouvrir la marque d'une jolie pichenette (37e). Au lieu de réagir, les visiteurs ont sombré. Sans plusieurs arrêts décisifs de leur gardien (19e, 44e), la différence aurait même été faite bien plus tôt. Il a finalement fallu attendre huit minutes après le retour des vestiaires pour voir Renato, superbement servi par Daniel Alves, doubler la mise. Toujours dominateurs, les locaux ne se sont fait peur qu'à deux reprises. Tout d'abord sur une tête de Webo qui s'est écrasée sur le poteau (57e), puis sur un missile de 30 mètres de Valdo que Palop a détourné en corner (63e). Pas suffisant pour empêcher Séville d'être la première équipe depuis le Real Madrid (1985 et 1986) à disputer deux finales consécutives. Et peut-être à signer le doublé, ce que seulement trois clubs, tous... espagnols, ont réussi à ce jour : le Real Madrid, Valence et le FC Barcelone.
Le Werder étouffé
Le suspense n'aura finalement duré qu'une vingtaine de minutes entre Brême et l'Espanyol Barcelone. Malgré l'ouverture du score précoce du Werder, signée Hugo Almeida (4e), la finale s'est considérablement éloignée pour les locaux un quart d'heure plus tard. M. Layec, l'arbitre français de la rencontre, a alors infligé un deuxième avertissement, synonyme d'expulsion, à Miroslav Klose pour simulation. A dix contre onze et avec encore au moins deux buts à remonter (0-3 à l'aller), c'était quasiment mission impossible pour des Allemands pas au mieux en ce moment. Même s'ils ont dominé la fin de la première période, ils ont payé après le repos les risques pris par leur coach, Thomas Schaaf, qui a fait entrer un attaquant (Schindler) pour un défenseur (Owomoyela). Les Catalans ont alors profité d'une bévue d'Andreas Reinke, remplaçant de Tim Wiese, expulsé à l'aller, pour égaliser (Corominas, 51e) et ôter tout espoir à leur adversaire. Lacruz, de la tête (60e), a même permis aux siens de repartir de Brême les poches pleines et la tête pleine de rêves.