MILAN SUR UN NUAGE
Deux ans après sa finale perdue contre Liverpool, l'AC Milan obtient le droit de disputer une revanche le 23 mai à Athènes. Battus à l'aller à Manchester (3-2), les Italiens ont retourné la situation au retour à domicile (3-0) en réalisant une première mi-temps d'une classe et d'une maîtrise folles face à un adversaire méconnaissable et en contrôlant ensuite la situation.
mu noyé par la pluie italienne
Le tremblement de terre survenu à Istanbul le 25 mai 2005 connaîtra une réplique à Athènes le 23 mai 2007. Reste aux acteurs à déterminer l'intensité du choc. Liverpool qualifié grâce à sa victoire aux tirs aux buts face à Chelsea, l'AC Milan avait une occasion unique de prendre sa revanche. Elle l'a saisie en entrant dans sa demi-finale retour avec une énergie, mieux une passion, une concentration et une rigueur que son adversaire avait oubliées dans les vestiaires d'Old Trafford. Huit jours après un match aller sensationnel, un seule des deux protagonistes a su encore hausser son niveau de jeu pour se montrer digne de la finale. Sous une pluie battante, les Red Devils ont été trop longtemps essorés comme une équipe latine qui n'aurait jamais vu la pluie et exprimait la peur de voir le ciel lui tomber sur la tête. A l'inverse, la formation lombarde a installé d'entrée sa domination avec une circulation de balle d'une fluidité rare et une volonté de percussion qu'on ne connaissait pas encore de sa part cette saison.
«Milan s'est comporté comme une équipe anglaise aujourd'hui. Il a su presser. Il a su aller de l'avant», se réjouissait Gennaro Gattuso au coup de sifflet final. Il faut sans doute disposer de cette capacité de transformation et d'adaptation pour se retrouver à onze reprises en finale de la Ligue des champions entre 1958 et 2007. Mais il faut aussi disposer de tout le talent du monde, et plus sûrement de celui d'un génie comme Kakà pour concrétiser une telle domination en première période face à une équipe qui s'est retrouvé avec ses dix joueurs de champ réunis en quarante mètres devant son but. MU a attendu la 13e minute avant de centrer pour la première fois devant le but adverse. A ce moment là, l'AC Milan avait déjà marqué par son maître brésilien d'une frappe à l'entrée de la surface sur une remise de la tête de Clarence Seedorf (11e). Et il a même fallu attendre l'heure de jeu pour assister à une véritable action des Mancuniens avec une frappe de Fletcher de peu à côté, Dida étant battu (62e). Mais à ce moment-là (bis), l'AC Milan menait déjà 2-0 grâce à un deuxième but de Clarence Seedorf d'une frappe du droit après avoir éliminé deux joueurs (33e).
Par le jeu des buts à l'extérieur, Manchester devait marquer deux fois pour reprendre la main. Mission quasi impossible pour une équipe incapable de trouver les côtés comme elle sait le faire d'ordinaire et débordée elle même plus d'une fois par Oddo sur son flanc gauche. Seul espoir : que l'AC Milan baisse d'intensité au fur et à mesure de la deuxième période, comme elle a tendance à le faire cette saison. Et ce qui fût encore le cas cette fois-ci. Entre les 63e et 65e minutes, les Red Devils ont même pris le dessus mais il restait malgré tout un pied, un corps adverse pour faire barrage. A jouer le tout attaque sans maîtriser son propre collectif, MU a finalement encaissé un troisième but par Gilardino (78e), entré en jeu à la place d'Inzaghi et lancé seul plein axe par une passe dans l'axe d'Ambrosini, auteur d'une performance de très haut niveau. Le match pouvait alors se refermer sur les doux rêves d'un stade San Siro qui peut espérer embrasser pour la septième fois la coupe aux grandes oreilles. Etonnante situation avec de l'autre côté, une équipe de MU qui s'est éteinte comme Lyon l'avait fait contre Rome en huitièmes de finale retour (2-0) et comme Rome l'avait fait contre... MU en quarts de finale retour.