1/2 finale CDL

Paris a besoin d'une coupe

Une coupe, faute de mieux. De France, ou de la Ligue, mais une coupe. Encore engagé dans les deux épreuves, Paris s'en veut encore le spécialiste au moment de recevoir Auxerre, ce soir (21h00), en demi-finale de la Coupe de la Ligue. Sept fois vainqueur de la doyenne, le PSG a également soulevé à deux reprises la cadette, chère à la LFP. Une première fois l'année de sa création en 1995 (Paris-SG - Bastia 2-0) et une seconde il y a tout juste dix ans (Paris-SG - Bordeaux 2-2, 4-2 t.a.b.) pour un revers en finale, mémorable, deux ans plus tard face à Gueugnon (0-2).

Paris spécialiste, non par choix, mais par défaut. Une fois l'automne venu, l'ambition parisienne se résume, depuis plusieurs saisons, à la course au maintien. Restent les coupes pour sauver les apparences, car c'est bien de cela dont il s'agit : ajouter une ligne au palmarès pour calmer les supporters, et concerner tout le monde. Paul Le Guen a convoqué vingt-et-un joueurs. Seul Larrys Mabiala (suspendu) n'est pas avec le groupe. Et l'Europe dans tout ça ? Un objectif secondaire, au mieux. Paul Le Guen n'est pas un grand fan de la Coupe de l'UEFA. L'an passé, il avait profité du huitième de finale retour face à Benfica pour lancer quelques jeunes (première apparition en pro de Mamadou Sakho, titulaire au stade de la Luz). Une rencontre perdue 2-0. Une rencontre lâchée ? Décevant, en tout cas, après la victoire du match aller (2-1)...

Les certitudes d'Auxerre

Avant de pouvoir négliger les coupes continentales, encore faut-il en dominer les nationales. Et dominer, Paris a oublié. L'embellie hivernale s'est vite calmée. Le club de la capitale n'a remporté qu'un seul de ses six derniers matches de L1, une victoire face à la lanterne rouge (Metz, 3-0). En 2008, Paris gagne un peu à domicile. Avec un mois de mars chargé (déplacements à Bordeaux, Rennes et Lyon), la coupe doit surtout servir à retrouver la confiance au Parc. Celle-ci a été entamée par deux nuls consécutifs contre Le Mans (0-0) et Monaco (1-1). Mamadou Sakho : «Si cette compétition peut nous donner de la confiance et nous permettre de repartir sur une bonne dynamique, alors il faut en profiter. Quoi qu'il arrive, cette rencontre reste un rendez-vous important.»

La confiance, Auxerre en a fait le plein ces dernières semaines. Hormis le non-match disputé à Bastia (Coupe, 0-3), les hommes de Jean Fernandez restent sur une bonne série : trois victoires consécutives, dont deux à l'extérieur (Rennes 2-1, Nice 2-1) là où les hommes de Jean Fernandez ont longtemps été inexistants cette saison. L'explosion de Daniel Niculae (10 buts en L1), l'éclosion de Kamel Chafni, la dépendance Sammy Traoré : telles sont aujourd'hui les certitudes bourguignonnes. Malgré les absences ce soir de Tamas (suspendu) et Kahlenberg (toujours blessé), Jean Fernandez pense pouvoir aligner une équipe compétitive et surtout concernée «Il y a un peu moins d'un mois, je vous aurais dit que la Coupe de la Ligue n'était pas mon objectif, nous a-t-il déclaré mardi. (...) Notre situation un peu plus confortable (...) nous autorise aujourd'hui à nous concentrer pleinement sur la rencontre face au PSG.» Jamais l'AJA n'a atteint la finale de cette Coupe de la Ligue. C'est le seul trophée national qui manque à son palmarès.


mardi 21H: Paris SG-Auxerre
mercredi 21H: Le Mans-Lens

Paris s'offre le Stade de France

Le Paris-SG en avait bien besoin ! Auteurs d'une saison plus que décevante en championnat, où ils sont à trois points des relégables, les joueurs de Paul Le Guen se changent les idées avec les Coupes. Présent en huitièmes de finale de la Coupe de France, où ils affronteront Bastia, le Paris-SG s'est offert la finale de la Coupe de la Ligue 2008 au Stade de France. Mardi soir, contre Auxerre (3-2), les joueurs de la capitale n'ont pas souvent été mis en danger. Maîtrisant parfaitement son match, le PSG a poussé d'entrée de jeu, prenant les Bourguignons à la gorge. Les Auxerrois ont très rarement pu sortir de leur moitié de terrain. Arc-boutés sur le but de Riou, ils ont pris trois buts par Yepes (31e), Pauleta (43e) et Mendy (79e). Tout un symbole pour trois joueurs en difficulté au PSG. Ils offrent finalement le Stade de France à leur entraîneur et aux supporters parisiens, qui ont poussé les leurs tout au long de la rencontre.

Nouvelle bourde de Landreau

La mauvaise nouvelle parisienne de la soirée est venu de la friabilité de sa défense. Et surtout de la nouvelle (contre) performance de Mickaël Landreau. Le gardien du PSG n'a pas eu un match facile. Très peu sollicité, sauf sur quelques centres où il s'est montré assez serein dans les airs, il ne s'est pas montré suffisamment vigilant. Sous le feu des critiques après ses erreurs à Marseille (1-2) puis contre Monaco (1-1), Landreau a toujours la confiance de Paul Le Guen qui n'a pas hésité à le titulariser lors de cette demi-finale de Coupe de la Ligue contre Auxerre. Mais, alors que ce match devait lui redonner confiance, il va sans doute contribuer à l'enfoncer un peu plus. La faute à une nouvelle bourde, sur un corner rentrant de Pedretti (74e). Heureusement pour lui, ce manqué n'a pas coûté cher à son équipe qui s'est ensuite mise à l'abri par Mendy à la suite d'un raid solitaire.

Croyait-on puisque Auxerre a encore trouvé les ressources pour réduire le score à la dernière minute de jeu sur un joli ciseau du jeune Quercia (93e). Que se serait-il passé si l'AJA avait eu cinq minutes de plus ? C'est une question à laquelle les Parisiens n'auront pas à répondre. Heureusement pour Mickaël Landreau, et pour Paul Le Guen, qui s'offrent un ticket pour le Stade de France où ils rencontreront Le Mans ou Lens qui s'affrontent mercredi soir.

Lens fait plier Le Mans

Lens a arraché mercredi son billet pour la finale de la Coupe de la Ligue en prenant le meilleur de justesse sur Le Mans, à Léon-Bollée, à l'issue d'un match de très haute voltige (5-4 a.p.). Les Sarthois, qui couraient après une première finale en professionnel, devront encore patienter.

C'est ce qu'on appelle un match à rebondissements. Dominateur tout au long de la première période sur un terrain détrempé par la pluie, Le Mans pouvait regretter de devoir regagner les vestiaires, à la pause, sans avoir l'avantage au score (2-2). Ils avaient pourtant parfaitement lancé les hostilités en ouvrant logiquement la marque par l'inépuisable Gervinho, dans tous les bons coups ce soir (22e). Mais Lens, quasi-inexistant à ce moment-là aux avant-postes, faisait parler son réalisme en égalisant sur sa première offensive, un coup franc frappé par Carrière et dévié par De Melo dans son propre but (27e). Loin d'être déstabilisés, les Sarthois reprenaient alors leur marche et confirmaient logiquement leur domination par Yebda, à la réception d'un caviar de... Gervinho juste avant la pause (44e). Pas le temps de respirer que Lens faisait une nouvelle fois parler son réalisme grâce à ses hommes arrivés lors du mercato d'hiver. Belhadj, très actif sur son côté gauche, adressait un bijou de centre enroulé que Rémy convertissait d'une jolie volée du droit (45e+1). Tout restait à faire.

Plus à l'aise au retour des vestiaires, les hommes de JPP prenaient pour la première fois de la rencontre l'initiative dans le jeu. Malgré un avertissement signé Matsui, de la tête, ils prenaient l'avantage grâce à Dindane, d'une frappe du gauche aussi étrange qu'efficace (53e). Pelé, contre son camp, offrait dix minutes plus tard le but du break aux Lensois, en déviant bien involontairement dans son but un superbe ciseau de Monterrubio venu s'écraser sur son poteau (64e). On pensait le match joué. Il ne l'était pas. A peine le temps de respirer que Le Mans revenait dans la course grâce à Matsui (66e) et De Melo (67e). A couper le souffle. Dans la boue, les deux équipes continuaient de se rendre coup pour coup, avec une multitude d'occasions de part et d'autre, mais aucune des deux n'arrivait à inscrire le but salvateur. Il fallait finalement attendre la toute fin de la prolongation pour voir Lens arracher la victoire grâce à une frappe puissante de Sidi Keita des 25 mètres (118e). Cette fois, la messe était dite et Le Mans devait baisser pavillon pour la troisième fois consécutive à ce stade de la compétition. Lens, de son côté, pouvait faire une nouvelle croix sur son calendrier : le 29 mars. Les Artésiens tenteront de décrocher face au Paris-SG leur premier titre depuis 1999. C'était une Coupe de la Ligue. Et le coach du RCL avait alors pour nom Daniel Leclercq