H Cup 1/4 de finale

Le tableau des quarts de finale:

Saracens (ANG/n°1) - Ospreys (PDG/n°8)
London Irish (ANG/n°2) - Perpignan (n°7)
Gloucester (ANG/n°3) - Munster (IRL/n°6)
Toulouse (n°4) - Cardiff (PDG/n°5)

Relativement jouable pour les clubs français tout de même

London Irish - Perpignan: 20-9

Perpignan s'est incliné logiquement en quart de finale face aux London Irish (9-20) à l'issue d'une rencontre qui laissera de gros regrets aux Catalans. Dominés en touche et indisciplinés, ils ont laissé filé un match pourtant à leur portée. Les Londoniens disputeront quant à eux un quart de finale pour la première fois de leur histoire, à Twickenham.

Des raisons d'espérer

L'USAP était pourtant à l'aise à l'extérieur sur la scène européenne. En 2003, année de leur finale perdue contre le Stade Toulousain, ils étaient allés s'imposer à Llanelli en quart de finale, et à Lansdowne Road contre le Leinster en demie. Le déplacement à Reading, dans l'antre des Irish qui découvraient ce niveau, ne les effrayait donc pas plus que ça. Ils ont pourtant eu du mal à entrer dans le match, face à un adversaire accrocheur et joueur. Maîtres du ballon et du terrain, les Londoniens ont tenté de mettre le feu sans attendre en jouant sur les extérieurs avec Ojo ou Tagicakibau, et ils ont dominé les premières minutes. C'est pourtant l'USAP qui a ouvert le score sur sa première incursion dans le camp adverse, grâce à une pénalité de Montgomery.

Face au meilleur alignement du Championnat d'Angleterre, Perpignan devait d'abord soigner sa conquête pour s'offrir quelques munitions, mais les Catalans ont beaucoup souffert en touche. Ils devaient donc chercher des munitions ailleurs. Agressifs, ils ont bien répondu dans le défi physique, et ont trouvé de quoi espérer avec quelques occasions intéressantes. Deux pénalités d'Hewat ont toutefois permis aux Irish de prendre l'ascendant, et venaient confirmer que le match serait tendu et accroché. Juste avant le repos, le match a basculé sur deux actions: l'essai de Danaher sur un nouveau ballon volé en touche, et la sortie de Mike Catt, le maître à jouer des Irish, qui allait permettre à Hewat de s'illustrer. Montgomery ramenait les siens à deux points avant la pause, et l'USAP, malgré quelques réglages à faire, semblait avoir un bon coup à jouer.

Indiscipline fatale

En deuxième période, les Catalans ont essayé de prendre le jeu à leur compte et de mettre la pression sur leurs adversaires. Ils ont aussi cherché des alternatives en touche (alignement raccourci, fond de touche) pour ne pas subir le contre anglais. Mais ils ont peiné pour récupérer le ballon, l'ont trop souvent rendu et n'ont pas pu jouer dans le camp adverse. Les Irish ont eux joué juste, notamment au pied, et ont profité des fautes catalanes pour creuser l'écart. Trois pénalités de Peter Hewat ont donné un avantage de 11 points aux Anglais à 20 minutes du terme, et on a senti alors que les mouches avaient changé d'âne. Sans être outrageusement dominés, les Sang et Or laissaient filer le match à cause de leur incapacité à garder le ballon et de leur indiscipline.

Côté anglais, la sortie de Catt n'a pas déséquilibré l'ensemble, bien au contraire : l'impeccable Hewat a parfaitement pris le relais pour organiser le jeu, et le remplaçant Geraghty a montré tout son talent, notamment en défense. Sérieux et appliqués, les Londoniens ont tranquillement géré leur avance, sans jamais laisser d'espoir à l'USAP. Pour leur première apparition en quart de finale, ils ont fait preuve d'une maîtrise et d'une expérience de vieux briscards, et s'offrent une demi-finale méritée. Perpignan pourra nourrir de gros regrets, mais il n'a pas su faire déjouer son avdersaire, et le contrer dans ses points forts, la touche et le jeu au pied. Les Sang et or ont même bu le calice jusqu'à la lie avec le carton rouge de Vaki en toute fin de rencontre. A ce niveau-là, tous ces manquements se paient forcément cash.

Et à la 35° minute, le Munster mène 3-0 à Gloucester

Toulouse - Cardiff: 41-17

Toulouse a réalisé un grand match pour éliminer les Blues de Cardiff (41-17) au Stadium, et se qualifie pour sa huitième demi-finale de coupe d'Europe. Après une première période accrochée, les Toulousains ont accéléré après la pause et ont fait forte impression en marquant quatre essais.

Entre deux équipes très joueuses, on pouvait s'attendre à un match spectaculaire et enlevé. Le Stade a rapidement confirmé ces attentes avec un essai en contre de Médard au bout de 43 secondes de jeu. La rencontre ne pouvait pas mieux débuter, et cet avantage rapide a mis les Toulousains sur les bons rails. Une pénalité d'Elissalde donnait même dix points d'avance après cinq minutes, et le Stadium, plein comme un oeuf, était déjà en fusion. Vexés, les Blues ont rapidement réagi en tentant eux aussi beaucoup, et venaient confirmer qu'il n'y aurait pas de round d'observation dans cette rencontre. Pour ce remake de la finale de la première édition, Toulouse avait d'ailleurs eu raison de se montrer réaliste, puisque ce sont les Blues qui ont dominé la début de rencontre en occupant le camp adverse et en maîtrisant le ballon. L'essai de Spice (17e), logique, ramenait Cardiff dans le match, et venait sanctionner les difficultés toulousaines, auteurs de nombreuses maladresses.

Cet essai a eu le mérite de réveiller les Rouge et noir, visiblement endormis par leur excellent départ. Ils ont alors essayer de reprendre les choses en main, mais de grossières erreurs individuelles ont d'abord coûté cher, à l'image de cette touche rapidement joué par Heymans dans les 22 mètres, qui vaut trois points et un jaune pour l'arrière tricolore. Elissalde a alors fait parler son expérience pour planter un drop capital et redonner six points d'avance aux siens. A la pause, le Stade était devant (16-10), mais la rencontre étaient encore indécise, et les hommes de Guy Novès avaient tout intérêt à serrer le jeu pour éliminer tout ce déchet et ces fautes coupables.

L'inspiration d'Elissalde

Plus entreprenant après le repos, Toulouse a beaucoup tenté pour étirer la défense galloise, et a mieux alterné pour mettre la pression sur les Blues. Mais ces Gallois étaient très solides, et n'avaient pas l'intention de perdre la possibilité de jouer la finale chez eux au Millennium le 24 mai. Entre deux équipes très complètes, la rencontre allait se jouer sur des détails, et les nombreuses fautes de main qui venaient émailler les tentatives toulousaines commençaient à inquiéter. Les triples champions d'Europe ont eu beaucoup d'occasions, ils ont même franchement dominé, mais ils n'ont d'abord pas su concrétiser, la fautes à des Gallois souvent à la limite, à un arbitrage parfois laxiste, et aussi à des maladresses, encore et toujours.

Comme souvent dans ces cas-là, il a fallu un exploit individuel pour débloquer la situation. Il est venu de Jean-Baptiste Elissalde, qui a feinté le drop avant de cadrer la défense pour servir Heymans puis Kunavore pour un essai d'école (62e). Cette inspiration géniale fut le tournant du match, et les Blues, avec désormais 16 points de retard, ne se sont pas relevés malgré un essai de Blair, et ont même carrément craqué en fin de rencontre. Dans le sillage d'un énorme Patricio Albacete, le Stade a réagi dans la foulée avec un essai de Clerc (70e), son 27e en Coupe d'Europe, et l'affaire était entendue. Le dernier essai de Bouilhou (77e) est venu conclure la superbe démonstration des Rouge et noir, avant un drop de Heymans pour alourdir le score et passer la barre des 40 points. Il faudra maintenant défier les London Irish à Twickenham. Après une telle peformance, ils ont de quoi être optimistes.

London Irish 20-9 Perpignan
Gloucester 3-16 Munster
Saracens 19-10 Ospreys
Toulouse 41-17 Cardiff Blues

Les demies opposeront les Saracens au Munster, et les London Irish à Toulouse...