Les saisons se suivent et se ressemblent à Bordeaux. Du moins, en apparence. Car malgré l'arrivée du duo Blanc-Gasset, la donne paraît avoir peu changé, aucun système de jeu n'étant définitivement arrêté. Si Ricardo éprouvait des difficultés pour faire évoluer son onze dans un schéma fixe, le binôme pourrait être voué à connaître le même type de problématique. Laurent Blanc et son collaborateur nourrissent les mêmes interrogations que leur prédécesseur brésilien en matière de stratégie et de positionnement. Et le dilemme concernant les rôles à définir de Micoud et de Jussiê, en qualité de meneurs de jeu, reste entier.
Force est de constater que l'effectif bordelais se trouve de nouveau dans une situation contradictoire. Si Faubert, Mavuba et Smicer sont partis, Alou Diarra et Matthieu Chalmé sont arrivés, quand Jussiê a été confirmé aux côtés de Wendel, Alonso, Fernando, Francia et Ducasse. Alors, quid de l'organisation globale, quand il est presque entendu que Jussiê, qui préfère évoluer en soutien des deux pointes, rechignera à occuper le poste de milieu excentré, au profit d'un Micoud encore moins à l'aise le long de la ligne de touche ? Les entraîneurs pourront-ils opter pour un « 4-1-2-1-2 » en reléguant l'un des deux dans un couloir ou sur le banc, ou sacrifier le poste de créateur axial en configuration « 4-2-2-2 », sans que le rendement de l'équipe n'en pâtisse ? Telle est la question. La même, toujours. Que dire également du placement d'un Fernando en forme internationale ou d'un Diarra à fort abattage et en quête de temps de jeu qui, en configuration « losange », feraient les frais du système ? Une éventualité que l'ex lyonnais élude. «J'arrive avec mes qualités et mon style, qui sont différents de ceux de Rio, précise-t-il. Je vais tout faire pour jouer, communiquer et faire gagner l'équipe. Et comme de toutes façons, je n'aime pas perdre, nous irons tous dans le même sens.»
«Une panoplie de schémas»
Difficile donc de se faire une idée précise de la tactique choisie par Laurent Blanc. Ayant déjà expérimenté lesdites formules lors de rencontres amicales, le Cévenol n'abandonne pas ses préceptes de joueur. «Je n'ai pas changé, j'aime toujours le jeu, mais en termes d'efficacité, explique-t-il. Je vais donc faire en sorte que celui de Bordeaux soit plaisant et efficace.» Et selon Jean-Louis Gasset, la polyvalence - des hommes et des schémas - pourrait être la solution. «Nous ne faisons pas d'essais actuellement, car Laurent ne veut pas que nous ayons un schéma fixe... L'idéal, dans son esprit, serait d'avoir une panoplie de joueurs capables de pouvoir changer de système, indique l'adjoint. Lorsque l'on est mené, on s'adapte. Mais obligatoirement, il faut l'avoir travaillé.» Par conséquent, l'idée de Blanc est de faire jouer l'équipe en forme du moment, par rapport à des détails auxquels son collectif devra se plier. «Il faut des automatismes, et je pense que nous allons nous orienter vers une panoplie de trois schémas, dans lesquels la complémentarité de l'effectif s'effectuera selon l'adversaire, l'endroit, le score, la forme ou les suspensions,» détaille Gasset.
Alors, si pour l'heure rien n'est encore réellement établi, les entraîneurs bordelais auront fort à faire pour définir une équipe et un système de jeu types. A moins que le « 4-2-3-1 » ne fasse son chemin... Mais le casse-tête ne fait que commencer.