Sous le charme de Séville
Le début de saison en Liga a été marqué par la prise de pouvoir du FC Séville. Les Andalous, tenants de la Coupe de l'UEFA, font plus que bonne figure grâce notamment à Frédéric Kanouté Pichichi et mènent la danse à mi-parcours, tenant ainsi la dragée haute au Barça, champion en titre, mais également au Real Madrid de Fabio Capello bien trop inconstant. La bagarre fait rage juste derrière avec un trio composé de l'Atletico, Saragosse et Valence, qui mène grand train. En queue de peloton, la surprise vient du Betis en position de relégable.
Kanouté, meilleur buteur du championnat, fait le bonheur du FC Séville. La montée en puissance du FC Séville n'est pas un trait de l'esprit. Le FC Barcelone et le Real Madrid l'ont bien compris ces dernières semaines. Car plus qu'un leader provisoire, le club andalou possède les qualités pour prétendre au titre de champion d'Espagne. Il s'agit de la grande nouveauté en Liga puisque si le club sévillan faisait figure de bon élève ces dernières saisons, il semble avoir franchi un nouveau pallier cette saison, prenant les rênes du championnat au nez et à la barbe d'un Barça un peu moins fringant que la saison dernière.
Evidemment, la bagarre devrait faire rage jusqu'au bout car les Catalans comptent trois points de retard et un match de moins, sur la pelouse du Betis Séville. Une rencontre reportée pour cause de Mondial des clubs et une défaite en finale qui aura fait mal aux troupes de Frank Rijkaard. A tel point que dans la foulée, les coéquipiers de Ronaldinho ont bouclé l'année avec un match nul au Camp Nou face à leur bête noire, l'Atletico Madrid. Toutefois, si Séville a pour lui plusieurs atouts de choix dont une confiance inébranlable et une réelle qualité de jeu, le Barça et à un degré moindre le Real Madrid n'ont pas dit leur dernier mot.
Le Real Madrid encore en mutation
En effet, Frank Rijkaard a dû composer avec beaucoup de blessés durant cette première partie de saison, notamment en attaque avec un Samuel Eto'o qui aura très clairement fait défaut pour épauler Ronaldinho. Avec toutes ses forces vives, le Barça aura très clairement les opportunités pour conserver le titre de champion d'Espagne.
Il reste également l'inconnu Real Madrid qui pointe à cinq points de Séville. Fabio Capello avait un projet très clair. Il semble néanmoins que ce soit bien plus dur à mettre en place que ce qu'il avait envisagé au départ. La mutation n'est d'ailleurs pas totalement achevée au sein de la Maison Blanche avec déjà trois arrivées au Mercato: Higuain, l'attaquant de River Plate, Gago, milieu récupérateur de Boca Juniors et Marcelo défenseur de Fluminense. Il reste également quelques cas en suspens dont celui d'un Beckham sous utilisé et qui n'a pas encore paraphé sa prolongation de contrat. Dans le même ordre d'idée, Cassano a expliqué sa volonté de rester au moins jusqu'en fin de saison tandis que Mahamadou Diarra devra se faire pardonner ses propos. Le milieu de terrain a été piégé par une caméra alors qu'il expliquait à Cassano et Ronaldo son incompréhension face à la présence systématique de Emerson...
Le Betis version Fernandez
Derrière se cache un autre trio avec en un petit point l'Atletico Madrid, Saragosse et Valence. Si les derniers nommés ont l'habitude de jouer les premiers rôles en Liga, le retour de l'Atletico dans le haut du tableau sous la houlette de Javier Aguirre commençait à se faire attendre. On retiendra également le parcours de Saragosse qui a su se montrer efficace sur le marché des transferts avec notamment l'arrivée de Pablo Aimar et qui a surtout su le concrétiser sur le terrain. Le club des trois aura en tout cas une volonté absolue de revenir sur le trio de tête. Avec les Merengue à seulement quatre points de l'Atletico ce n'est pas impossible.
A mi-parcours, il existe également quelques surprises en queue de peloton. Evidemment, le Betis Séville, relégable, ce n'était vraiment pas attendu... Les blessures, les mauvais résultats et le manque de confiance ont eu raison de Javier Irureta qui a donc quitté son poste au mois décembre. Luis Fernandez, appelé en renfort, aura pour mission première de redonner confiance à un groupe de qualité et surtout d'assurer le maintien. Une mission tout à fait réalisable puisque les Andalous, 18e, pointent à deux longueurs de Levante et de l'Athletic Bilbao, autre grand perdant de ce début de saison.
On notera également le bien mauvais départ de la Corogne (15e avec 17 points) qui semble clairement en plus avoir les moyens de rivaliser pour les places européennes. Il est loin le temps où l'équipe alors dirigée par Javier Irureta faisait lever les foules au stade du Riazor en Liga et sur la scène européenne...