Rarement tristesse - pour ne pas dire détresse - n'aura été aussi visible à la fin d'un match. Gaël Givet, le fidèle capitaine de l'AS Monaco, était inconsolable après la défaite de son équipe à Nantes (1-0), un revers qui plonge les Monégasques à la dernière place de la L1. «Je pense que beaucoup de gens se disent que comme c'est Monaco, on va s'en sortir. Moi pas», s'inquiète le défenseur international.
«Gaël Givet, vous avez souvent été à terre samedi, sur le but de Rossi puis au coup de sifflet final en restant prostré. L'abattement vous gagne-t-il ?
Ca fait mal au coeur et aux tripes. C'est la réalité: on est dernier et on a été catastrophiques. Si on ne fait pas de bons matches au niveau du jeu, au moins que l'on ait une réaction d'orgueil, que l'on soit irréprochables au niveau de l'engagement, de l'état d'esprit. Or, on ne l'a pas été. Quand on est dans une situation de relégable, c'est avec de la combativité, de l'énergie, de l'agressivité, un état d'esprit que l'on peut s'en sortir. Malheureusement, à Nantes, il nous a manqué tout ça ! J'espère que tout le monde est aussi marqué que moi.
Laurent Banide débute donc en championant de la pire des manières ?
On a beau changer d'entraîneur, on voit que ce soir nous avons fait une première mi-temps catastrophique, donc il ne faut plus trop se poser de questions au niveau des entraîneurs mais plutôt au niveau des joueurs. Déjà que c'était difficile l'an dernier, cette saison ça l'est encore alors que l'on a changé trois fois d'entraîneur. Cela ne va toujours pas, donc peut-être que le problème est ailleurs qu'au niveau des entraîneurs.
Quelles solutions imaginez-vous pour vous sortir de ce guêpier ?
Je pense que beaucoup de gens se disent que comme c'est Monaco, on va s'en sortir. Moi pas. Si chacun fait son autocritique et met un peu plus, on pourra s'en sortir. D'ailleurs, il n'y a que comme cela que l'on y arrivera. J'espère que tout le monde a un peu d'honneur et va le prouver en réagissant au plus vite. Si on ne rectifie pas rapidement le tir, on ne va pas s'en sortir. On a tout de même encore fait un non match. Il a fallu que l'on se retrouve à dix pour faire un peu mieux, seulement le mal était déjà fait. Il faut garder le moral, travailler, conserver la tête haute car nous avons un match hyper important face à Nice. Il faut se poser les bonnes questions et ne pas chercher de fausses excuses. Chaque joueur doit se regarder dans la glace. Tant que nous ne retrouverons pas un peu plus de rigueur, de jeu et un état d'esprit, cette peur de la Ligue 2 persistera. Chaque semaine, je réponds que je crains la L2 car les semaines se suivent et se ressemblent.»
Au moins lui il est réaliste sur la situation, il se voile pas la face...