Djokovic déboulonne Nadal

Incroyable Djokovic! Le Serbe a réussi à battre Rafael Nadal en finale du Masters de Madrid (7-5, 6-4), une première pour lui sur terre battue face au N.1 mondial qui était tenant du titre. Le N.2 mondial reste invaincu cette saison en enchaînant un 6e titre ATP et une 32e victoire cette saison.

Rafael Nadal s'attendait-il à cela ? En désignant Novak Djokovic comme favori avant sa troisième finale de la saison face à lui, l'Espagnol tentait à sa manière de conjurer le sort... En vain. Pour la première fois de sa carrière, le N.2 mondial a tenu tête au N.1 mondial sur terre battue, sa surface de prédilection, enchaînant par la même occasion une troisième victoire face au Majorquin en finale d'un Masters 1000. Impensable il y a encore quelques mois, bel et bien vrai à quinze jours du début de Roland-Garros.

Des signaux avaient bien été envoyés par le Serbe avant cela : une invincibilité poussée à 31 victoires, un succès étincelant en quart de finale face à David Ferrer, l'autre référence sur terre battue après Nadal... Mais sa difficulté à battre Thomaz Bellucci samedi en demi-finales a brouillé les cartes qui voyaient l'Espagnol chuter à Madrid sur la route de son 20e titre en Masters 1000. Ce dimanche, Novak Djokovic a non seulement relevé le défi physique du N.1 mondial, mais a su résister aux attaques d'un Nadal étonnamment impuissant et pris par les qualités de relance exceptionnelles de son adversaire...

"Je suis entré sur le court aujourd'hui en croyant que je pouvais gagner"

"C'est incroyable", a déclaré le N.2 mondial sitôt la fin du match. "Je suis entré sur le court aujourd'hui en croyant que je pouvais gagner. Je suis extrêmement content de la manière dont j'ai joué. Je savais que j'avais ma chance dans de telles conditions, un peu plus rapides que d'habitude sur terre." S'appuyant sur un revers époustouflant, le Serbe a martyrisé un Nadal pourtant au sommet de sa forme pour le faire chuter pour la première fois sur terre battue depuis Robin Söderling en juin 2009, soit 37 matches de suite. Au jeu des séries en cours, c'est celle de Djokovic qui se poursuit avec une 32e victoire cette saison (34 si on compte ses victoires en simple de finale de Coupe Davis) et un 6e titre ATP de suite après l'Open d'Australie, Dubaï, Indian Wells, Miami et Belgrade.

Sa victoire à Madrid, celle dont il fut si proche au terme d'une joute mémorable lors de la demi-finale de 2009, ne souffre d'aucune discussion. Même si le Serbe a profité des conditions spécifiques à Madrid, où la terre battue est plus rapide qu'ailleurs en raison de l'altitude. Nadal n'avait perdu que quatre sets au cours de ces 37 matches, dont un samedi en demi-finale face à Roger Federer, ce qui situe bien la performance de Djokovic. Le Serbe a débuté pied au plancher en menant rapidement 4-0 dans le premier set. Manquant l'occasion de remporter la manche sur sa mise en jeu à 5-3, Nole a pourtant résisté au retour incroyable de Nadal qui est parvenu malgré tout à refaire son retard. Sans s'affoler et en continuant à harceler le Majorquin en revers, le Serbe s'est adjugé le premier set après 1h10 de match.

Le gain de cette manche très disputée n'a pas dépité Nadal pour autant, l'Espagnol prenant la mise en jeu adverse d'entrée de set. Mais l'égalisation de Djokovic dans la foulée a fini de lui couper les jambes. Peu inspiré, jouant trop court et ne parvenant pas à dominer Djokovic à l'échange, le tenant du titre s'est cassé les dents sur le revers de son adversaire. Notamment dans une diagonale où le Serbe a fait la loi avec autorité. Avec un taux de réussite sur première balle bien en deçà de son adversaire (57 contre 73%), l'Espagnol n'a pu que constater les dégâts. Au final, le N.2 mondial termine avec 9 coups gagnants de mieux pour autant de fautes directes (27). Avec ce succès sur le tenant du titre à Madrid, son 8e dans un Masters 1000, le Serbe frappe un grand coup en vue des Internationaux de France, pour lesquels il peut être désormais considéré un favori à l'égal de Nadal.