Levante en difficulté financière

Un joueur de Levante vend sa voiture

Signe des difficultés financières de Levante, un joueur de l'équipe réserve du club de Valence a été contraint de vendre sa voiture pour pouvoir payer des factures, selon Marca, samedi. Les joueurs du club ont donné une conférence de presse, vendredi, pour se plaindre de retards dans le versement des salaires et lancer un ultimatum à la direction de la lanterne rouge de la Liga.

Si après le match contre Osasuna (prévu dimanche 17 février) ils ne sont pas payés, ils prendront des mesures, n'écartant pas une occupation des installations du club. Certains vivent des «situations familiales extrêmes», selon le communiqué des joueurs lu vendredi par le capitaine de l'équipe, Iñaki Descarga.

Courtois, 10% de son salaire

Défait lourdement, dimanche soir, sur la pelouse du FC Barcelone (5-1), Levante est aujourd'hui quasiment condamné à la Ligue 2. Dernier avec seulement 16 points pris en 25 journées, le club de la banlieue de Valence connaît aussi de graves problèmes financiers. Une situation difficile à vivre puisque chaque joueur ne perçoit que... 10 % de son salaire mensuel !

Explication : depuis l'an passé, le club n'est plus solvable. Les banques qui, l'an passé, avaient prêté de l'argent, se sont retournées vers les joueurs pour récupérer leur dû. Or, cette année, les caisses sont vides. Et Levante fait donc ce qu'il peut pour assurer le minimum à ses joueurs. «Cela paye les factures, mais ce n'est pas évident à vivre, souligne le Français Laurent Courtois. On attend toujours de toucher tout ce que l'on nous doit. Cela risque de prendre du temps.» D'autant que le président, Pedro Villaroel Guzman, a démissionné. Et qu'un intérimaire, sous la surveillance de la Mairie, pourrait bientôt entrer en fonction...Bref, un joli bourbier dans lequel les joueurs doivent se dépatouiller. «Ce n'est pas évident, mais on s'accroche, poursuit Courtois. On veut prouver que l'on n'est pas si mauvais que cela. Les joueurs veulent aider le club, mais ils pensent aussi à leur avenir personnel. Cela ne sert à rien de le nier.»

L'ailier français, passé par Lyon, Toulouse ou Istres, est considéré en Espagne comme le joueur le plus régulier de Levante. Il devrait donc partir à la fin de la saison si son club est relégué. «Je chercherai quelque chose, de préférence en Espagne où je me régale tous les jours. La France ? A priori non. La vie est trop belle ici. Et puis, la plupart des clubs ne pourront pas me payer.» Courtois, 29 ans, est sous contrat à Levante jusqu'en 2010. Un autre Français, Matthieu Berson, évolue également sous les mêmes couleurs.

Les joueurs de Levante en grève ce week end

Grande première dans l'histoire du football : lassés de ne plus être payés depuis des mois, les joueurs de Levante ont l'intention de faire grève à l'occasion du déplacement au Recreativo Huelva, le 27 avril prochain. «Tous les joueurs l'ont signé, nous a confirmé l'attaquant français Laurent Courtois, au club depuis trois saisons. On commence à en avoir marre : depuis des semaines, on nous dit que le plus dur est passé, que l'on recevra bientôt nos salaires mais aujourd'hui, on n'en peut plus. J'ai vérifié auprès d'un avocat : on ne risque une sanction qu'au bout de deux matches. J'espère que ça va faire remuer les choses.»

Dernier du championnat d'Espagne avec 15 points de retard sur... Huelva, premier non relégable, Levante vit une saison cauchemardesque. Son président, le sulfureux Pedro Villaroel, a abandonné le navire. L'une de ses sociétés continue toutefois de posséder 20% des parts. Or, la municipalité, qui devait reprendre le club, refuse de traiter avec lui. «Ils (les élus) le détestent, poursuit Courtois. Le problème est que les banques, censées aider la mairie, n'ont désormais plus aucune garantie. Or, leur apport est nécessaire. C'est pour faire pression que nous faisons grève. On en a assez d'être au milieu de tout ça. On ira jusqu'au bout.»

Courtois assure que depuis l'annonce de la grève, un mouvement de solidarité s'est organisé. Le club aurait reçu des centaines de message de soutien venus d'Espagne, de France, de Brésil ou d'Uruguay. Sauf que cette histoire pourrait provoquer de graves dommages : outre la menace de banqueroute (synonyme de perte du statut professionnel et de relégation en troisième division), Levante doit aussi faire face à la fronde de Saragosse, du Valence CF et des formations menacées de relégation... lesquelles pourraient attaquer Levante en justice ! «Tous ces clubs ne comprendraient pas que l'on ne joue pas contre Huelva et, par conséquent, qu'on leur donne trois points sur tapis vert, conclut le l'ex-Toulousain. On n'en est pas fiers mais c'est comme ça. Il faut vraiment marquer le coup. J'espère qu'une solution sera trouvée dans les prochains jours... »