Le président de Marseille, Pape Diouf, a indiqué jeudi avoir déposé plainte pour "faux et usage de faux", après la parution dans la presse d'un document daté de mai 2004, dont il aurait été l'auteur et qui mettrait en cause son honnêteté dans le cadre du transfert de Didier Drogba de l'OM à Chelsea. «Cette affaire est une vraie saloperie ! Elle fait suite à d'autres, moins médiatisées, dans lesquelles on cherche à me mettre en cause en me prêtant la paternité de courriers dont je ne suis pas l'auteur. C'est pourquoi il était de mon devoir de déposer plainte, pour que la justice apporte son éclairage et démasque définitivement l'auteur de ce type de courrier, sur lequel j'ai d'ailleurs une idée très précise», a déclaré Diouf.
Si Diouf était l'auteur de cette lettre pour laquelle il souligne n'avoir jamais été entendu par les juges, cela le placerait rétrospectivement en porte-à-faux et en situation de double-jeu, car il s'est toujours opposé au départ de Drogba, icône de l'OM. Le fait qu'il puisse tirer profit financier de sa cession accentuerait aussi le côté cynique de l'affaire. Confirmée de source judiciaire, la plainte déposée mercredi auprès du parquet de Marseille vise un document sous forme de fax, daté du 14 mai 2004, signé de Diouf et à en-tête de la société Mondial Promotion, l'entreprise qu'il dirigeait lorsqu'il était agent de joueurs. Il exerçait cette activité avant sa nomination comme manageur de l'OM le 5 mai 2004.
Publié sur le site «Bakchich info», ce fax présumé est adressé à Pierre Frelot, ancien directeur financier du Paris SG devenu agent de joueurs et à qui Diouf a cédé Mondial Promotion. Il évoque notamment «le transfert (de Drobga) que nous préparons vers l'Angleterre» et le versement d'une «commission» afférente, qui devra «être prise en compte et payée à concurrence de minimum 40% sur le compte en Afrique qui te sera indiqué». Dans ce document, l'actuel président de l'OM indique aussi «que la cession des parts de Mondial Promotion pourra se faire comme prévu moyennant une rétrocession de 20 à 30% des commissions qui auront été négociées». «Cela aurait été le comble pour moi de me rendre coupable de conneries aussi grosses ! Je sais d'ailleurs que les juges en charge de ce dossier ont pointé le caractère grossier et faux de ce document», s'insurge Diouf. Celui-ci, selon lui, a été adressé anonymement «voici un an et demi» au juge d'instruction parisien Renaud Van Ruymbeke qui enquête notamment sur les transferts douteux au Paris-SG.