Les Stéphanois n'ont pas eu la joie communicative. Alors que l'équipe s'est imposée 1-0 ce week-end sur son terrain face au FC Sochaux, pas un joueur n'a accepté de partager ses impressions d'après match avec le fidèle peuple vert, via les radios ou les gazettes. Même les caméras de Canal+ n'ont pu pénétrer dans le vestiaire stéphanois. Et ce n'est pas fini. Les coéquipiers de Loïc Perrin ne répondront à aucune sollicitation cette semaine ! «Volonté commune des joueurs», a-t-on entendu après le coup de sifflet final. Un discours relayé et appuyé, lundi, par Philippe Lyonnet, coordinateur sportif de l'ASSE en charge de la communication, et ancien journaliste.
«Il s'agit d'une décision prise à l'unanimité par les joueurs, de façon solidaires» a-t-il affirmé. Pourquoi aucun communiqué n'a t'il été rendu public par le club pour annoncer ce ''blocus'' ? Pourquoi les joueurs, tout à fait disponibles avant leur victoire contre Sochaux, ont-ils décidé subitement de ne plus parler ? «Ils ont été surpris, contrarié par certaines critiques qui pouvaient laisser penser que le club était en état de crise, tente d'expliquer Philippe Lyonnet. Ils ont senti un vrai décalage entre ce qui était dit, écrit, et ce qu'ils vivaient au quotidien».
Question : n'est-ce pas plutôt l'état-major du club qui aurait imposé ce silence radio ? A en croire le ''porte-parole'' de l'ASSE, la réponse est non. Et ce, même si les dirigeants et le staff ont peu apprécié les critiques nourries des observateurs après les deux dernières défaites invraisemblables (2-3) à Lens et au Mans (13e et 14e journées). Le premier à en souffrir a été Robert Herbin, lequel tient une chronique hebdomadaire dans les colonnes du journal Le Progrès. L'entraîneur mythique de l'ASSE n'est plus le bienvenu au centre d'entraînement de l'Etrat ! Et ce ne sont pas les joueurs qui lui ont fermé les portes...
Aujourd'hui, c'est la presse dans son ensemble qui est visée, coupable de s'être montrée trop alarmiste avant la réception de Sochaux. Il n'y avait pas de quoi. Et pour cause : Dalmat a vu sa tête être repoussée sur la ligne (9e) puis taper la barre (35e), avant qu'Ilan ne marque involontairement à huit minutes de la fin. Les journalistes ne sont pas les seuls à oser mettre le doigt là où ça fait mal. Samedi, les supporters, qui ont sifflé leur équipe à la mi-temps, avaient déployé une banderole : «Deux défaites intolérables, tous coupables». Risquent une interdiction de stade ?