L'OM marche sur la tête...
... non pas celle de la Ligue 1, loin de là et c'est bien là le plus triste, mais sur la sienne. Alors que, sous la coupe d'Eric Gerets, l'équipe première est en voie de guérison et continue d'être performante en Ligue des Champions, un incendie s'est déclaré dans les coulisses du club. En complet désaccord sur la position à tenir concernant la création de la FAP, Pape Diouf et Thierry de La Brosse, respectivement président et directeur général de l'OM, s'affrontent par presse interposée. Sans que Robert Louis-Dreyfus ne bouge le petit doigt...
Deux présidents du directoire qui se tirent dans les pattes, un actionnaire majoritaire étrangement absent, un président du conseil de surveillance qui tire la couverture à lui avant d'annoncer son intention de quitter son poste, un censeur qui ne sait plus quoi penser, une équipe aussi triste en championnat que performante en Ligue des Champions et un entraîneur qui tente malgré tout de faire son travail, le tout sur fond de reprise du club, bienvenue à l'Olympique de Marseille! Ou quand le club phare des Bouches-du-Rhône ne cesse de défrayer la chronique...
L'actualité olympienne est tellement riche qu'on ne sait par quel bout commencer. Passons sur les résultats de l'équipe fanion qui depuis l'arrivée d'Eric Gerets, en remplacement d'Albert Emon, sont en voie d'amélioration, en atteste le bon parcours de l'OM en Ligue des Champions. Mais voilà, quand le sportif va mieux, ce sont les coulisses qui s'embrasent. Alors qu'il vient de se pourvoir en cassation après sa condamnation en appel à dix mois d'emprisonnement avec sursis et à 200 000 euros d'amende dans le cadre du procès des comptes de l'OM, Robert Louis-Dreyfus, l'actionnaire majoritaire du club, assiste de loin, comme toujours, à l'énième prise de becs des hommes qu'il a mis en place à la tête d'un jouet dont il tente par ailleurs de se débarrasser...
Diouf s'attaque au "cactus"...
A l'origine du conflit entre Pape Diouf et Thierry de La Brosse, respectivement président et directeur général de l'OM, la création de l'association Football Avenir professionnel (FAP), un lobby des sept clubs les plus puissants de l'élite monté par Jean-Michel Aulas en personne, le président de l'Olympique Lyonnais, pour mieux négocier la prochaine répartition des droits télés. Alors que le premier, qui y voit "une énième manoeuvre du président lyonnais", ne voulait pas entendre parler de cette instance, le second, pensant au contraire nécessaire que le club y siège, a envoyé le président du conseil de surveillance, Mehdi El Glaoui, assister à une réunion tenue la semaine dernière. Il n'en fallait pas plus pour que le torchon brule.
Dès lors, les attaques fusent de toutes parts. Depuis son lit d'hôpital où il a subi une opération d'une hernie discale, Pape Diouf a tiré le premier, dans les colonnes du quotidien régional, La Provence, en direction du "cactus", le surnom qu'il a trouvé pour son rival. "On n'entend Thierry de la Brosse que lorsqu'il y a des problèmes, quand ce n'est pas lui-même qui les a suscités, nourris", déclare Diouf. "Cet homme-là n'est ni passionné par la ville de Marseille, ni par le football. (...) Un homme qui prétend être de la direction centrale de l'OM et qui ne connaît absolument rien de ce club, ni ceux qui sont le samedi sur le terrain, cet homme-là devrait avoir le courage de savoir qu'il n'est pas à sa place. A un moment donné, posons-nous la question sur son rôle", ajoute-t-il avant d'esquisser le profil du directeur général du club: "Il n'a jamais essayé d'aller dans le sens des intérêts du club. Il s'est présenté dans une totale imposture comme un chevalier blanc, un zorro."
... qui dénonce son "égo surdimensionné"
Le tacle est sévère mais Thierry de La Brosse, loin d'être séché, riposte dans les colonnes du Figaro. "Pape Diouf a un ego démesuré. Quand les gens vont à l'hôtel, il faut qu'il ait une suite. Il souhaite intervenir sur la totalité des sujets alors qu'il est en charge de l'aspect sportif et moi de tout le reste, soit les finances, le commercial et le juridique. Ce deal, il ne le respecte pas", estime-t-il, prenant pour exemple l'arrivée d'Eric Gerets pour laquelle il n'a pas été consulté pour chiffrer le salaire du Belge.
Bref, chacun défend son bout de gras et RLD compte les points. Tout juste, l'entourage de l'actionnaire majoritaire a donné son avis sur la création de la FAP, donnant raison à Pape Diouf. "La position de Robert Louis-Dreyfus est à ce sujet très claire: l'OM ne collaborera pas avec le FAP, précise un proche collaborateur de RLD à La Provence. Et si un papier d'engagement a été signé par le président du conseil de surveillance, nous opérerons les démarches nécessaires pour que le club ne soit plus impliqué, à l'avenir, dans cette association qui travaille en marge des institutions." Thierry de La Brosse encaisse mais pas Mehdi El Glaoui, jusqu'alors inconnu du grand public, qui a annoncé sa décision de quitter son poste de président du conseil de surveillance au cours de la saison.
Un dossier de plus sur lequel va devoir se pencher Robert Louis-Dreyfus qui a peut-être frémis en apprenant, une fois encore dans les colonnes de La Provence, qu'une enquête préliminaire aurait été ouverte pour "abus de biens sociaux, complicité et recel, faux et usage de faux" dans le cadre du transfert de Fabio Celestini, de Troyes à Marseille, en 2002. Ou quand l'histoire se répète inlassablement à Marseille et n'en finit pas d'égratigner l'image de l'OM...
Ah, on a failli oublier, Samir Nasri est de retour dans le groupe marseillais pour affronter Sochaux ce week-end en championnat. Une bonne nouvelle dont on doute que les dirigeants de l'OM s'en soucient...
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Mais pour l'instant ça n'a pas trop de conséquences sportives