Il figurait en première ligne, après Bruno Metsu, sur la liste de Pape Diouf. Eric Gerets, 53 ans, prend donc la succession d'Albert Émon qui a dirigé l'OM, mardi pour la dernière fois. Après le refus de Bruno Metsu, le président de l'OM a donc choisi le technicien belge parce que « son parcours et son expérience sont des atouts pour atteindre les objectifs que le club s'est fixés » indique Pape Diouf.
Le « Lion de Rekem » se retrouve donc dans la fosse marseillaise. Mais c'est à Anfield Road pour le deuxième match de Ligue des Champions, face à Liverpool, que l'ancien entraîneur de Galatasaray dirigera l'OM pour la première fois. Étonnant raccourci de l'histoire, Gerets avait dirigé son dernier match de Ligue des Champions, avec Galatasaray l'an passé, face à ... Liverpool.
Un combattant
Joueur de tempérament, Eric Gerets est défini comme un entraîneur à poigne. Et il lui en faudra pour sortir le club phocéen (16e en L1) du marasme dans lequel il stagne depuis le début de la saison. Il lui faudra aussi des épaules solides pour supporter la pression à laquelle sont soumis les entraîneurs de l'OM. « Lorsqu'on a travaillé en Turquie, je crois qu'on peut aller dans n'importe autre endroit du monde », déclare mercredi le technicien belge à nos confrères de la Provence. Sans doute son expérience turque, où il a remporté le championnat en 2006, saura-t-elle lui servir. Et c'est justement son palmarès d'entraîneur et ses qualités de combattant, lorsqu'il était joueur, qui ont séduit les dirigeants de l'OM. Deux fois champion de Belgique (1997 et 1999) avec Lierse SK et le FC Bruges, Eric Gerets a également été sacré avec le PSV Eindhoven (2000 et 2001) puis avec Galatasaray (2006). Et si son passage en Allemagne (Kaiserslautern, 2002-2004 et Wolfsburg, 2004-2005) ne lui a pas permis d'inscrire de nouveaux titres à son palmarès, il a en tous cas marqué les esprits : le président de Wolfsburg lui a proposé un contrat à vie, après qu'il a sauvé le club de la relégation.
« J'aime aller de l'avant »
L'ancien solide et rugueux défenseur du Standard de Liège se trouve donc face à un défi d'envergure. Le Lion de Rekem (son village natal) va devoir insuffler un élan nouveau sur les bords de la Méditerranée et son palmarès de joueur lui donne une réelle crédibilité pour requinquer une équipe en plein doute. « Quand l'OM s'est déclaré, je n'ai pas hésité, insiste Gerets. La réputation de Marseille est énorme et il y a beaucoup de boulot à accomplir. Ça me plaît. » Le défi est d'envergure mais l'ancien capitaine de la sélection belge (86 sélections) adepte « du jeu vers l'avant, mais sans suicide » précise encore. « J'aime aller de l'avant et je crois que Marseille aime ça.»
Gerets est donc prêt a faire de la devise de l'OM - Droit au but- la sienne. Le Flamand est donc attendu avec impatience. Et la dernière fois qu'un Belge a dirigé l'OM, l'histoire s'était terminée par un succès en Ligue des champions. Eric Gerets qui a joué sous les ordres de Raymond Goethals, au Standard de Liège, le sait forcément. Et même si la crinière brune s'est raccourcie et parée d'argent avec les années, le Lion de Rekem vient de se jeter dans la fosse marseillaise. Reste à la faire rugir... de plaisir.