Pedro Pauleta ne s'était plus exprimé publiquement depuis sa décision de rester au Paris-SG. Dans un entretien exclusif réalisé au Camp des Loges, le joueur rompt enfin le silence. Poussé sur le banc par son coach, Paul Le Guen, il accepte le fait de moins jouer mais réfute les raisons pour lesquelles il n'est plus un titulaire indiscutable. «Je sais où j'en suis», assure celui qui rentrera aux Açores dans huit mois.
«Pedro Pauleta, le Championnat va reprendre ses droits ce week-end avec un déplacement du Paris-SG à Monaco dimanche. Comment va votre moral après ces deux semaines de trêve ?
Très bien, comme d'habitude ! J'ai pris une décision et ça va. Il fallait que je me décide en tout cas.
Lors de la dernière journée de L1, contre Marseille (1-1), vous avez joué dix minutes. On vous a vu quitter le Parc des Princes précipitamment, c'était de la déception ?
Oui tout le monde sait que je voulais jouer. J'ai accepté de rester et je sais à quoi m'attendre maintenant. Je veux jouer et je sais qu'il existe aussi un choix du coach. A partir de là, les choses sont claires. Avant, je ne savais pas, maintenant je sais et ça change tout.
Vous avez intégré le fait que, pour votre dernière saison, vous jouerez beaucoup moins ?
Oui mais moi, je sais ce que je vaux. J'ai fini meilleur buteur du Championnat l'année dernière (24 buts toutes compétitions confondues, 15 en L1), je n'ai pas tout perdu en deux mois comme je l'ai dit. Le coach prend des décisions. Mais je sais quand même où j'en suis. Je respecte les décisions, je ferai tout pour gagner ma place mais j'ai le droit de penser certaines choses. Si je ne joue pas, ce n'est pas par rapport à mes performances...
Si vous aviez été plus jeune, auriez-vous accepté une telle situation ?
Si j'avais été plus jeune, je n'aurais donné aucune chance à la personne qui m'aurait mis sur le banc. Ce serait totalement différent, évidemment. Vous savez, j'ai voulu finir ma carrière internationale au Paris-Saint-Germain et finir mon dernier contrat ici. Pour moi et ma famille, c'est mieux comme ça. Pour le reste, c'est autre chose, je le laisse de côté.
«Si je ne joue pas, ce n'est pas par rapport à mes performances...»
Vous avez déclaré : "Le football, pour moi, c'est être sur le terrain". Votre décision a-t-elle été difficile à prendre ?
On a réfléchi et décidé ensemble avec ma famille, ça s'est fait comme ça. Après le mois de mai (fin de son contrat), on part, on rentre aux Açores, normalement.
Acceptez-vous les critiques qui mettent en avant le fait que vous êtes un joueur moins performant, moins décisif pour votre équipe ?
Qu'on pense que je suis plus vieux, c'est tout à fait normal, je n'ai pas vingt ans. Ce n'est pas ça qui m'a blessé. Les critiques, c'est la vie du football. La vérité, ce sont les statistiques. La saison dernière a été difficile, y compris pour moi, mais j'étais heureux de finir meilleur buteur. Il y a ce qu'on dit sur moi et les chiffres. Et quand les critiques ne correspondent pas à la réalité, ça me blesse, ça m'énerve. Quand on dit que le vestiaire est contre moi ou qu'il y a des histoires avec moi, c'est faux. J'ai ma conscience pour moi.
Que pensez-vous du début de saison de votre équipe ?
L'année dernière, on a été mal classé, mais ma conviction et celle des joueurs, c'est que cette année, les choses seront différentes. On n'a pas gagné beaucoup de points mais on était plus proche de la victoire qu'autre chose. C'est toujours mieux de bien démarrer, mais je pense qu'on peut rattraper les points. Une équipe comme Paris ne peut pas se permettre d'être en bas du tableau. J'espère que Paris sera champion de France dans les quatre ans, même avant comme a dit le président, mais moi, je ne serai plus là, c'est plus que sûr.
Votre image compte-elle beaucoup pour vous ?
Quand les gens parlent de moi, en général, ils soulignent mon côté professionnel. Ça me fait plaisir. Jusqu'à aujourd'hui, on n'a rien dit sur mon côté professionnel pour l'équipe, pour le club. J'espère qu'on gardera la même image de moi ici au PSG. Cette dernière année sera différente, j'apporterai moins à l'équipe. Quand on arrive en fin de carrière, on apporte moins. Je ne finirai pas meilleur buteur cette année puisque je vais moins jouer. J'accepte ça mais je suis derrière l'équipe.
Avec Paul Le Guen, comment sont les relations ?
Bien. Je sais ce qu'il pense, donc c'est clair. On se respecte mais c'est bonjour, et au revoir».