Buttle en or, Joubert 2e
Jeffrey Buttle n'a pas craqué sous la pression mise par Brian Joubert lors du programme libre, samedi, des Championnats du monde de Göteborg. Le Canadien, 3e des Jeux de Turin, a été sacré champion du monde devant le Français au terme d'un programme très solide. Au final, il devance avec 245,17pts points, Joubert (231,22pts) le tenant du titre et l'Américain Johnny Weir (221,84pts). Le deuxième Français engagé, Yannick Ponsero, a pris la 18e place (182,06pts).
Autant le programme court avait marqué les esprits par la densité de son niveau, autant le programme libre a marqué par la tension extrême des candidats au titre. A ce petit jeu-là, Brian Joubert a bien failli réussir l'exploit de conserver son titre en partant d'une 6e place après le court. La première raison en étant l'effondrement des autres prétendants : le champion d'Europe tchèque Tomas Verner, éblouissant vendredi, a enchaîné les chutes et les sauts retournés, tout comme le double champion du monde suisse (2005, 2006) Stéphane Lambiel et le Japonais Daisuke Takahashi. La deuxième raison a été la rage de vaincre de Joubert, qui a pris tous les risques dans le libre, réalisant un quasi sans-faute avec quadruple et triples comme s'il en pleuvait. Une combinaison avortée en fin de programme a été le seul accroc de sa prestation. Prestation à la fin de laquelle il a explosé de joie et embrassé la glace. L'or venait de réapparaître au coin de la rue.
Après son passage, le premier enjeu était de dépasser l'Américain Johnny Weir. Ce dernier, 2e après le court, avait sorti un libre éblouissant, que ce soit dans les pirouettes ou l'interprétation. Tendu lui aussi mais très solide sur les sauts, il avait mis la barre très haut et emballé le coeur du public. Pourtant, la marge laissée par les juges sur la note technique a finalement permis à Joubert et à son plus grand talent sur les sauts, de prendre les commandes. Restait alors à passer Jeffrey Buttle. Ce dernier n'avait aucun droit à la chute mais pouvait en revanche jouer le stratège vu son avance après le court. Et c'est bien ce qu'il a fait. Jouant sur ses qualités d'interprète, il a allégé le contenu de son programme et n'a pas tenté de quadruple. Assurant des combinaisons triple-double, le vice-champion du monde 2005 a effectué un sans-faute et décroché le titre pour la plus grande frustration de Brian Joubert, très en colère après le résultat. Le Français n'a en effet pas compris que ses prises de risque n'aient pas payé.