Cris s'en serait voulu de laisser à Grégory Coupet la tâche de tirer seul la sonnette d'alarme alors que s'amorce la fin de saison de l'OL. Alors que le gardien lyonnais relevait mardi les «non-dits» qui fragilisent le vestiaire des champions de France, Cris prend le relais de son gardien, dimanche dans L'Equipe, pour dire sa préoccupation.
«Aujourd'hui, l'ambiance et l'état d'esprit ne sont pas tout à fait les mêmes qu'il y a deux ans. Pour l'instant, il faut bien admettre qu'on ne joue pas ensemble, relève le Brésilien, redevenu titulaire en défense centrale. Il faut faire très attention, car le Championnat est très serré. Bordeaux est prêt à sauter sur l'occasion. (...) Ce qui me surprend aujourd'hui, c'est que moi, je suis très déçu par l'élimination en Ligue des champions. En revanche, on dirait que pour les jeunes, cette élimination était prévisible. Autrement dit, Lyon a sûrement trop respecté Manchester. Or, si tu veux être champion d'Europe, il faut avoir la mentalité pour ça. Et pour l'instant, cette mentalité collective, on ne l'a pas à Lyon.»
Cris ne partage pas l'avis de Jean-Michel Aulas, son président-communiquant, quand celui-ci déclare que l'OL n'a jamais eu plus bel effectif. «L'été dernier, avec les départs d'Abidal, Malouda, Wiltord, Caçapa, Tiago, on a perdu beaucoup de forts tempéraments. Les nouveaux venus sont certes de bons joueurs, mais ils ne sont pas au niveau de ceux qui sont partis.» Le septième titre n'est pas dans la poche, souligne-t-il, citant même l'OM comme menace ! «Aujourd'hui, Bordeaux et Marseille sont plus costauds que Lyon». Cris relève : «Heureusement que les Marseillais sont aujourd'hui à 13 points. Et j'espère aussi qu'ils vont privilégier la Coupe de l'UEFA.» Bordeaux est, pour lui, une forme d'exemple à suivre. «Nous avons les joueurs pour rivaliser, mais il nous manque un vrai groupe, une ambiance dans le vestiaire. C'est ce qui faisait notre force avant et qu'on doit s'efforcer de retrouver au plus vite.»
Le principal danger de Lyon, qui conserve trois points d'avance, c'est «nous-mêmes». «On reste sur six titres consécutifs. On est leaders du Championnat, donc toujours là. Mais il faut absolument qu'on se parle, que le vestiaire retrouve de la vie. On manque de caractère, je le répète. Et chacun doit donc faire un effort pour le collectif.»