Vingt-quatre heures après sa défaite au deuxième tour du tournoi de Doha contre la Thaïlandaise Tamarine Tanasugarn, Amélie Mauresmo est revenue dans L'Equipe de vendredi sur ses difficultés en ce début de saison, avoue se poser beaucoup de questions et évoque son avenir en pointillés.
«Je passe un peu par tous les états, déclare ainsi la Française après avoir été battue par la 101e joueuse mondiale. Je me demande parfois ce que je fous là, devant les tribunes à peu près vides. C'est typiquement le genre de situation où on aimerait être ailleurs. Pourtant je suis arrivée sur ce tournoi avec l'envie de faire quelque chose de bien, mais il y a toujours un grain de sable qui coince et empêche la mécanique de repartir. C'est difficile à supporter.» La vainqueur de l'Open d'Australie et de Wimbledon 2006 ne conteste pas la défaite, mais regrette surtout «les conditions de jeu pourries» et concède que ce qui l'énervait le plus, c'était de «voir [son] adversaire garder son calme malgré le vent dingue et le froid.»
Cette nouvelle contre-performance en ce début de saison (son meilleur résultat est un quart de finale à Cold Coast et à l'Open Gaz de France) amène la n°3 française, qui est passée en un an du 3e au 29e rang mondial, à se poser de nombreuses questions : «Est-ce que je vais être capable de rebattre un jour des filles de l'élite ? Est-ce que je vais de nouveau regagner un jour cinq, six ou sept matches de suite ?» Et la suite logique est de remettre en cause son avenir professionnel : «J'ai envie de continuer, et en même temps je me demande si je ne me persuade pas que j'ai encore envie (...). Tant que je suis motivée, je continue. Toutes les questions que vous vous posez à mon sujet, je me les pose aussi. Dès que j'ai la sensation de repartir dans le bon sens, je prends un coup de massue à chaque défaite. Alors, forcément, il y a toujours un truc qui reste en tête de savoir s'il ne vaudrait pas mieux tout arrêter.»