Lanterne rouge de la Ligue 1 après dix journées et une nouvelle défaite concédée dans le derby de l'Est face à Strasbourg (1-2), le FC Metz a vécu une soirée agitée samedi. Interrompue à deux reprises en raison de débordements dans les tribunes du stade Saint-Symphorien, la rencontre s'est déroulée dans un climat électrique, pendant que certains, mécontents de la situation du club, ont tenté d'approcher le président Carlo Molinari. Ce dernier rejette la responsabilité sur... les supporters strasbourgeois. Les CRS ont dû charger dans les travées de Saint-Symphorien
Le Football Club de Metz espérait beaucoup mieux de son retour en Ligue 1. Champions de France à l'étage inférieur en mai dernier, les Grenats, après seulement un an de purgatoire, se faisaient une joie de goûter à nouveau aux parfums des terrains de l'élite. Malheureusement pour eux, les Lorrains n'auront pas eu le temps de savourer ce retour au premier plan, que leur début de saison cauchemardesque les a déjà fait retomber sur terre. Derniers après plus d'un quart du championnat, les Mosellans, qui ne comptent qu'une victoire et cinq points au compteur, font déjà office de postulant très sérieux à la relégation. Sous pression, les Grenats ont de plus vécu, samedi, une soirée dont ils se seraient bien passés.
A la 52e minute du match face à Strasbourg, dans la foulée du deuxième but de l'attaquant alsacien Renteria, des supporters messins ont tenté d'envahir le terrain avant d'être arrêtés in-extremis par une partie des 195 stadiers et des 200 policiers assurant la sécurité pour ce derby de l'Est. Dans le même temps, quelques énergumènes ont tenté de s'approcher de la tribune officielle pour s'en prendre au président Carlo Molinari. Des incidents qui ont contraint l'arbitre de la rencontre, Monsieur Ruffray, à interrompre le jeu pendant sept minutes. Quelques instants après la reprise, à la 63e minute, l'homme au sifflet devait une nouvelle fois arrêter la partie, pendant une grosse minute ce coup-ci, en raison des jets de projectiles lancés en direction de Stéphane Cassard, le portier strasbourgeois.
Molinari n'assume pas
Si finalement le match a pu aller jusqu'à son terme, le climat délétère dans les tribunes de Saint-Symphorien, la faute à une minorité d'individus comme souvent en pareil cas, fait resurgir les récents incidents du mois d'août, quand le gardien messin Richard Trivino avait été pris en grippe par une frange de supporters, situés dans la tribune Ouest du stade, et répondant au nom de la « Faction ». Accusé d'être le principal responsable du mauvais début de saison des Grenats, le portier avait fait l'objet d'insultes et de crachats à répétition le 12 août lors d'une défaite concédée face à Lille. En réponse à ces débordements, les dirigeants lorrains avaient décidé de... mettre à l'écart Trivino.
Samedi soir, si le dispositif de sécurité s'est révélé efficace - "C'était un mouvement de foule, verbal. On les a peut-être repoussés de façon manu militari. Force doit rester à la loi, dit-on", révèle le directeur du stade et de la sécurité Jacky Ancel dans les colonnes du Républicain Lorrain -, les dirigeants messins, en premier lieu son président, préféraient rejeter la faute sur les supporters strasbourgeois. S'il n'a pas voulu s'exprimer sur le sujet au lendemain des incidents, Carlo Molinari avait réagi, à chaud sur les ondes de RTL samedi soir. "J'ai un profond regret par rapport à nos familles de supporters. On voulait faire la fête pour les dix ans de la Horda (un groupe de supporters officiels). Mais j'ai aussi un regret à exprimer, c'est celui du comportement des supporters strasbourgeois. Je n'arrive pas à comprendre ces attitudes. Ils arrivent, et au bout de cinq minutes, ils insultent les Messins. C'est inadmissible et ça met le feu au poudre." Ou comment fuir lamentablement ses responsabilités.
Néanmoins, le club, après le visionnage des images vidéo-surveillance, devrait porter plainte dans une affaire où la Ligue pourrait se porter partie civile. Quoi qu'il en soit, mal en point sur le terrain, le FC Metz n'avait pas besoin de défrayer la chronique sur le plan extra-sportif. Et la réception de Nancy dans trois semaines à peine, dans le toujours chaud derby de la Lorraine, entre l'actuel co-leader et la lanterne rouge de la Ligue 1, n'arrive vraiment pas au moment opportun.