Drôle d'ambiance à Lyon

L'Olympique Lyonnais vit une saison pour le moins particulière. Le quintuple champion de France n'a jamais autant dominé le championnat et pourtant les doutes comme les critiques pleuvent depuis le début de l'année 2007. Mercredi, à l'issue du match nul particulièrement inintéressant concédé contre Rennes (0-0), les joueurs de l'OL ont officieusement conquis leur sixième titre... sous les sifflets de Gerland. En coulisses, les joueurs ont fait comme si. Mais entre le cas Baros et les sifflets, c'est l'incompréhension qui domine.

Houllier n'a guère apprécié l'attitude du public de Gerland.Houllier n'a guère apprécié l'attitude du public de Gerland.
Gérard Houllier serre les poings et jubile. Mais il est bien le seul. A la fin de la rencontre face à Rennes, l'entraîneur des Gones ne fait pourtant que célébrer un titre de champion de France qu'il considère acquis. Comme il l'avait dit en début de semaine, un match nul suffit, à ses yeux, pour que le titre ne devienne pour la sixième fois consécutive la propriété des Gones. Pourtant, lorsque Monsieur Lannoy a renvoyé les deux équipes au vestiaires, ce sont des sifflets qui sont descendus des tribunes de Gerland. Etrange...

Car si le match aura été terriblement défensif (une seule frappe cadrée) et vraiment pas spectaculaire, les Lyonnais ne méritaient pas ça. Car personne n'est dupe, si la mathématique ne veut l'admettre, avec 18 points d'avance à six journées de la fin et avec une différence de buts de +32 contre +5 à son dauphin actuel, le TFC, l'OL est effectivement champion. "Je peux rassurer les supporters, même si on perd tous nos matches et que Toulouse gagne tous les siens, on sera champion quand même", confirme Gérard Houllier. "On est champions, on se fout des commentaires", hurlait d'ailleurs Sylvain Wiltord dans les couloirs de Gerland, serpentin à la main, preuve d'un décalage certain...

Le geste raciste de Baros

Dans la même situation en 2003 (trois points d'avance à une journée de la fin mais un goal-average très supérieur), les Gones avaient fait une fête énorme en obtenant le nul à Montpellier (1-1). Même son de cloche une saison plus tard après une défaite au Parc des Princes (0-1) et trois points d'avance à une journée de la fin. Deux exemples qui prouvent que les temps changent à Gerland... "Atmosphère étrange mais compréhensible ce soir", lâche pourtant Jean-Michel Aulas sur le site officiel du club.

Pour Grégory Coupet, "c'est la quatrième dimension". Le gardien des Bleus parlait évidemment de l'atmosphère générale. Il aurait très bien pu faire référence à l'attitude de Milan Baros. L'attaquant lyonnais a en effet regardé Stéphane Mbia et s'est pincé le nez avant d'agiter la main comme pour chasser une mauvaise odeur. Un geste que beaucoup de personnes présentes à Gerland ou devant leur télévision ont interprété comme un geste raciste et clairement inacceptable. "Avec la Ligue, nous menons un combat très ferme contre le racisme. Le foot doit être ouvert et fraternel, l'état d'esprit des joueurs irréprochable. Je veux savoir ce qui s'est passé", ajoute pour sa part Frédéric de Saint-Sernin, le président breton, dans les colonnes de L'Equipe avant d'ajouter que le club demanderait des sanctions le cas échéant. Décidément, il y a des soirs où rien ne va...