Tournoi Indian Wells

Une belle entame

La soirée a plutôt bien commencé pour les Français engagés au tournoi d'Indian Wells. Julien Benneteau, Nicolas Mahut, Paul-Henri Mathieu et Florent Serra se sont qualifiés vendredi soir pour le deuxième tour. Sébastien Grosjean et Gaël Monfils ont en revanche disparu dès leur premier match.

Benneteau, 46e mondial, a remporté son duel franco-francais qui l'opposait à Monfils, 49e, dans un match qui a tenu toutes ses promesses (3-6, 6-3, 7-5). Les deux joueurs ont eu tour à tour leurs chances. Monfils, désormais entraîné par Olivier Delaître, peut nourrir de gros regrets car il a bénéficié d'une balle de match et d'un break d'avance dans la troisième manche avant de craquer et d'encaisser 5 jeux consécutifs. Au deuxième tour, Beneteau affrontera l'Autrichien Jurgen Melzer.

La belle surprise est venue de Mahut, 94e, qui s'est débarrassé de l'Argentin Juan Monaco, classé lui 56e à l'ATP (3-6, 6-3, 7-6). Au deuxième tour, Mahut aura fort à faire avec le Russe Marat Safin comme adversaire. Mathieu s'est lui facilement sorti des griffes de l'Espagnol Alberto Martin (6-4, 6-1) et sera opposé à l'Américain Mardy Fish au deuxième tour. Quant à Serra il a logiquement dominé le Danois Kristian Pless (7-6, 6-4) et aura la loude tâche d'affronter au tour suivant l'Américain James Blake, tête de série N.6 et finaliste l'an passé.

L'expérience a parlé

Leurs adversaires n'étaient pas entourés de la même aura, mais le danger était réel pour tous les deux. Richard Gasquet a maîtrisé face à la nouvelle coqueluche argentine Juan Martin Del Potro (7-6[2],6-2), tandis qu'Arnaud Clément a logiquement calé face à Rafael Nadal (6-3,7-6[3]), samedi au deuxième tour du tournoi californien.

Pour son entrée dans la compétition, Richard Gasquet a montré à son jeune adversaire, dix-huit ans, ce que seule l'expérience au plus haut niveau permet d'engranger: la confiance en soi et la capacité à serrer le jeu dans les moments clé. Alors que Del Potro avait le premier réussi le break pour mener 4-3, le numéro 1 français a aligné deux jeux blancs consécutifs. Avant de gagner le droit de disputer un jeu décisif qui a tourné à la formalité. Derrière, Richard Gasquet s'est contenté de dérouler face à un adversaire encore friable mentalement et visiblement très énervé par la perte de la première manche. Une heure trente-cinq après le début de la rencontre, le Biterrois pouvait tranquillement rentrer au vestiaire.

A peine dix minutes de plus auront été nécessaires à son ancien rival chez les juniors, Rafael Nadal, pour se défaire de son partenaire de Coupe Davis, Arnaud Clément. Malgré un sursaut de l'Aixois en fin de premier set quand, mené 5-3, il s'est battu pour emmener l'Espagnol jusqu'au tie break, le coup droit et le service (10 aces) de Nadal ont eu raison de ses efforts. «J'ai commis quelques erreurs dans le second set, a commenté le numéro deux mondial, notamment trois doubles fautes dans le même jeu et deux dans un autre. Mais j'ai gagné, et je suis heureux. Je sens bien mon coup droit et c'est le plus important.»

Parmi les autres prétendants au dernier carré, voire à la victoire finale, si Andy Roddick a été expéditif (1h20) pour dominer l'Espagnol Feliciano Lopez (7-6[5],6-4), le Russe Mikhail Youzhny est, lui, tombé face à l'Argentin Jose Acasuso (7-6[9],6-4).

Nadal écoeure Roddick

Rafael Nadal (n°2) a sorti le match parfait, samedi à Indian Wells, face à l'Américain Andy Roddick (n°3) afin de se qualifier pour la première finale de sa saison (6-4, 6-3). L'Espagnol jouera désormais le titre du Masters Series face au vainqueur du match opposant le Serbe Novak Djokovic à l'Ecossais Andy Murray.

Le duel Nadal-Roddick promettait beaucoup sur le papier, il a en partie tenu ses promesses sur le terrain. Rentrés tout de suite dans le match, les deux joueurs ont vite annoncé la couleur : des aces pour Roddick, de gros coups droits giclant sur le revers adverse pour Nadal. L'Américain savait que les longs échanges ne tourneraient pas en sa faveur alors il s'est appuyé sur son service, et a tenté de prendre le filet dès que possible.

Tactique osée mais qui a pris l'eau devant le réalisme implacable du double vainqueur de Roland-Garros. 84% de premières balles, aucune balle de break à sauver : ce ne sont pas les statistiques de Roddick, mais de Nadal. Le monde à l'envers. Avec 58% de premiers services et 16 aces, Roddick avait mis en place sa seule arme de survie, mais elle ne fut pas suffisante. L'Espagnol a rapidement trouvé la clé en retour, s'est ensuite régalé par des coups droits décroisés incisifs et a constamment pourfendu son adversaire en passing.

La sérénité de Nadal

Nadal a toujours semblé en contrôle. Le break réalisé puis confirmé dans la première manche (4-2) lui a donné l'oxygène et la confiance nécessaires pour marteler le revers de Roddick et sortir des accélérations redoutables en coup droit le long de la ligne. Roddick s'est souvent retrouvé à trois mètres de la balle, impuissant. Incapable de lire les trajectoires de l'Espagnol, incapable de se montrer suffisamment adroit à la volée pour éviter les passings, Roddick a fini par rendre les armes, tête basse.

Nadal a en fait su neutraliser les meilleurs coups de l'Américain : son service et son coup droit. Mal à l'aise sur les balles liftés de l'espagnol, Roddick n'a jamais trouvé la clé et n'a pas pu installer son jeu agressif. Il s'est agacé, avant de se résigner sous les yeux de son coach Jimmy Connors. Toujours aussi loin de la balle et de la ligne de fond dans la seconde manche, tellement moins créateur et inspiré que Nadal, Roddick a perdu son service d'entrée pour se retrouver rapidement distancé (1-3).

La sérénité était dans le camp espagnol et elle y est restée. Solide sur un service qui a grandement progressé, Nadal n'a jamais été inquiété. A 5-3, service Roddick, le n°2 mondial a sorti deux derniers missiles en coup droit le long de la ligne pour s'offrir une balle de match. Une dernière volée dans le filet de Roddick a alors envoyé l'Espagnol en finale. Alors que le vainqueur levait les bras au ciel et saluait le public, l'Américain ne s'attardait pas et rentrait au vestiaire, sonné.